samedi 17 novembre 2012

Weishan + mise à jour : Weibaoshan, Shaxi et Dali !




Cette fois-ci, je tente l'article en temps réel, pour vous permettre de nous imaginer dans notre décor.

Un article plus conséquent est en cours, sur notre séjour chez Estelle, dans le nord du Yunnan, en zone tibétaine. Nous avons passé 10 jours chez elle à nous balader, découvrir cette région et sa culture, à l'aider à retaper sa maison tibétaine. Nous y avons vécu tellement de belles choses que  nous avons besoin de les digérer avant d'en faire un article... Patience !

Nous sommes donc en ce moment-même, et sur le conseils d'Estelle, à Weishan.
Petite ville du Yunnan, peuplée de Han (la majorité ethnique chinoise), mais aussi de Baï, de Yi et de Hui. Il y a en effet beaucoup de minorités ethniques en Chine, et dans le Yunnan en particulier. Les unes arrivent à conserver leurs culture, coutumes, architecture et costumes traditionnels.
Les autres sont en train d'être marchandisées par les touristes (souvent Han), qui viennent en troupe se déguiser comme eux le temps d'une photo, acheter une babiole et enfin remontent dans leur bus après avoir fait beaucoup de bruit et avoir jeté beaucoup de déchets partout . C'est une caricature, mais je vous conseille si le sujet vous intéresse, l’article de notre ami Olivier Canal dans Sarkofage, La vie est à nous du mois de novembre- décembre 2012 page 13. Il est excellent, lisez-le !

Ici à Weishan, pas encore d'invasion touristique. La ville semble être préservée depuis le siècle dernier ! Il n'y a pas un occidental, et dans la rue tous les enfants nous lancent des « rhelloooo ! ». La plupart des adultes nous regardent fixement en ce demandant ce que nous sommes venus faire ici. Mais pas tous ! Certains sont ravis que nous soyons ici et apprécions leur ville !





Hier soir nous étions par exemple dans un petit restaurant. Pas de carte : ici il faut choisir attentivement ses ingrédients et dire quelle préparation on en attend. Pas facile ! Notre niveau de chinois ne nous le permet pas encore ! On a donc fait l'attraction du restaurant, en entraînant le serveur dans la salle pour désigner sur les autres tables ce qui nous faisait envie... Tout le monde y est allé de son commentaire ! Quelque chose du genre « Ah oui oui oui, très bon choix ! » (ou pas du tout?)




Toujours est-il que ce fut un délice, que beaucoup de gens sont venus nous demander si tout allait bien, et qu'une dame s'est prise d'affection pour nous ! Elle a voulu nous faire goûter toutes les spécialités locales ! Elle venait donc nous amener des plats de temps en temps en nous souhaitant la bienvenue dans sa ville... Des petits gâteaux, du confit de porc aux haricots blancs... Elle était tellement mignonne qu'en partant nous avons couru à l'hôtel pour lui rapporter quelques babioles française que nous avions encore dans nos sacs, pour les lui offrir !
Elle a refusé, mais est allé nous présenter dans tout le quartier, nous a embarqué chez elle avec ses copines, nous a montré son jardin et sa TV... Certes, la communication n'était pas facile et nous n'étions pas toujours très à l'aise. Mais ce fut un grand moment quand-même ! En repartant elle a voulu nous faire visiter l'hôtel d'en face. On a bien cru qu'elle aller vouloir nous y payer une chambre ! Finalement c'était juste pour nous le montrer. Effectivement il était très joli. Et la dame de la réception a pu traduire pour nous : « tommorow, eat, morning, 8 O'clock home » Selon toutes apparences nous étions donc invités à petit-déjeuner chez la dame... Difficile de refuser !

Nous venons donc de prendre le petit-déj' avec elle et sa sœur ! (je crois que c'est sa sœur...)
Nous étions là à 8 heures pétantes (si, si ! Mauvaises langues, je vous entends d'ici ! ;-) ), notre guide de conversation en poche. Les pages pouvant servir, cornées au cas-où...
Nous avons bu un thé, puis deux, puis trois, puis... Nous commencions à nous demander si nous avions bien compris l'objet, la date, l'heure de notre invitation ! Finalement les deux dames ont fini de se préparer et nous sommes partis manger dans un petit restaurant de nouilles du coin de la rue ! La dame doit être une personnalité à Weishan : elle a dû serrer la moitié des mains croisées ! Je me serais crue au marché de Pézenas avec mon pôpa ! ;-)
Finalement nous avons déjeuné avec un bol de soupe de nouilles au confit de porc et à la ciboule. Ce fut un régal !
Un peu lourd quand-même...
Du coup Jeff s'est recouché, épuisé par la digestion et les émotions ! C'est ce qui vous vaut cet article ! Il fallait bien que je m'occupe...

Voilà donc nos dernières aventures toutes fraîches !

Aussi fraîches que ces nouilles!




Nous avons dû nous séparer de la dame, qui voulait aussi nous amener en balade toute la journée. J'avoue que nous avons décliné son offre de peur de passer la journée à ne rien comprendre... Dans quelques mois nous serons peut-être prêts à ce genre d'expérience ? Pour le moment nous avons besoin de nous retrouver en sécurité, passé un certain temps à ne rien comprendre et à se débattre avec dictionnaire/guide de conversation/carnet de dessin. C'est épuisant...

Au passage, je déconseille vivement l'achat de « Tan-Tian, guide de conversation » Il permet de dire des phrases très utiles du genre : « Je ne peux admettre ce que tu as décidé indûment » (Ni shanzi jueding de shi, wo bu chengren) ou « Le général De Gaulle était un célèbre homme politique français » (Daigolè shi hen youming de Faguo zhengzhijia), mais pas « où sont les toilettes ? » ou « comment allez-vous ? » Pas très fonctionnel...

Lu, le 17 nov 2012
non, ne vous habituez pas au rythme d'un article par jour, vous seriez déçus...


Grand Jeu Concours ! Celui qui trouve le nom de cet animal gagne une carte postale ! Non, Estelle, ce n'est pas un Marsupilami...

Mise à jour de JF le 3 janvier 2012 depuis l'île Maurice

Depuis Weishan, nous avons visité Weibaoshan, une petite montagne du coin, parsemée de temples. Nous y avons passé une chouette journée de ballades, visites et pique-nique. On ne peut pas en dire autant du chauffeur de taxi qui nous y a emmené et qui a du nous attendre toute la journée. Il espérait qu'on boucle le circuit en 2 ou 3 heures, mais il nous a bien fallu le double. On a senti une légère tension au retour...
Quelques photos :









J'en profite pour mettre quelques photos de Shaxi, que nous avons visité avant Weishan. Ce tout petit village épargné du tourisme nous a charmés. L'auberge de jeunesse y  était très accueillante, et nous y avons passé 3 nuits.
Shaxi possède aussi une montagne couverte de temples : Shibaoshan. Nous y avons passé une journée, qui ne nous a pas suffi pour tout visiter, le site étant très grand (il se visite normalement en voiture). N'ayant pas de véhicules, nous sommes en fait entrés à pied par une entrée non-officielle, économisant ainsi sans le savoir les frais d'entrée exorbitants, mais nous avons beaucoup marché...



















Pour être complet : je rajoute encore des photos de Dali. Il est peut être nécessaire de faire le point sur notre itinéraire : après le passage chez Estelle, nous sommes allés à Shaxi, puis à Dali pour prolonger mon visa. Le temps que la prolongation soit instruite par les autorités compétentes, nous sommes partis 3 jours sur Weishan, avant de revenir à Dali pour récupérer mon passeport. Puis, départ pour Yuanyang et les rizières en terrasse (prochain article...).










lundi 12 novembre 2012

Chez Estelle

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Après Xingping, nous sommes partis pour le Yunnan, dernière et longue étape de notre périple chinois. Le voyage fut long : 30h de train (2 nuits), une dizaine d'heures de bus au total, 2h dans le 4x4 d'un tibétain qui nous a pris en stop, quelques km à pied et la fin du trajet en taxi-van. Nous devions nous rendre dans le Nord où nous avons été accueillis par Estelle. Estelle est une amie d'amis (merci Régis !) qui retape actuellement une maison tibétaine. Nous l'avons aidée à bricoler un peu. Cette région du Yunnan fait partie du Tibet historique, bien qu'elle ne soit pas intégrée au Tibet administratif. Comme vous le verrez sur les photos c'est un endroit superbe, qui nous a séduit, comme tout le reste du Yunnan d'ailleurs.


Estelle nous a accueillis 10 jours dans un petit village du nom de Baijen (je ne suis plus sûr de l'orthographe) près d'une petite ville, Benzilan (ci-dessus en photo). C'est un village vraiment perdu, dans lequel il est assez peu probable de se rendre à moins d'avoir quelque chose de précis à y faire. Les conditions de vie chez elle sont simples : il n'y a qu'un point d'eau à l'extérieur de la maison, pas de chauffage (il n'y en a nulle part au Yunnan, malgré les basses températures), et l'électricité dans quelques pièces seulement. On a adoré les toilettes : une chaise trouée au 3ème étage, au-dessus du tas de compost du jardin. Malgré tout, nous nous sommes sentis très bien accueillis chez elle. Les petits plats préparés à base de produits du jardin et du village y sont pour quelque chose...
Nos soirées se concluaient, après un bon repas, par de la lecture aux chandelles (et frontales) ou un petit film sur le portable d'Estelle.
Ci-dessous notre chambre donnant sur la terrasse, et sa stuppa.


Au programme des travaux : étanchéité de toiture en terrasse, découpe de paille pour faire des enduits en terre naturelle, rebouchage de trous avec l'enduit en question, débroussaillage, calfeutrage, réparation de fuites, etc... Pas de grosses tâches difficiles nécessitant de l'expérience, puisque ce n'est pas notre cas et que 2 ouvriers tibétains s'en chargeaient. Juste des petites tâches laborieuses mais nécessaires, qui, on l'espère, auront permis à Estelle d'avancer son chantier et d'améliorer son confort.

Bien sûr nous n'avons pas fait que travailler : il aurait été trop dommage de ne pas profiter de l'endroit pour se balader un peu. Cette région borde l'Himalaya et nous avons pu en voir quelques sommets lors d'une excursion improvisée de 2 jours vers une petite ville au doux nom de Felaceu (encore une fois, désolé pour l'orthographe douteuse).
En route nous avons visité un monastère tibétain, du nom de DongZouLinTseu, un endroit qui invite à la contemplation. 


 

Ci-dessous, des sculptures réalisées en beurre de yak (si si!) par les moines du temple.
 


 
A Felaceu, depuis notre hôtel, nous pouvions admirer des sommets enneigés, dont le Kawagebo à 6740m. On se rappellera avec émotion et haut-le-cœurs, le trajet à bord d'un petit camion qui nous avait pris en stop, pour franchir un col à 4000m, l'habitacle rempli de fumée de cigarette, de gaz d'échappement et de musique tibétaine. 

 
 
 
Le lever du soleil depuis notre lit, dans notre auberge de jeunesse.



Quelques jours plus tard, lors d'une randonnée dans une vallée proche nous avons découvert d'autres villages, leurs habitants et leurs animaux (ânes, buffles, chevaux...). Cerise sur le gâteau, en fin de journée, nous avons pu reposé nos membres meurtris dans des sources chaudes, bordant la rivière. Trop bon ! 



Trop bon !

En revanche, le retour chez Estelle fut un peu difficile, le genre d'expérience duquel il vaut mieux penser sur le coup « plus tard,on en rira » : nous avons d'abord été pris en stop à l'arrière d'un camion rempli de sciure, assis sur des cartons de bouteilles de bières. Bien sûr avec le vent, la sciure a fini dans nos cheveux, nos vêtements et nos yeux. Puis, la nuit approchant, nous sommes montés à l'arrière d'une voiture de deux géants tibétains en route pour Lhassa, musique à fond, sans vraiment être sûrs de nous être bien fait comprendre quant à la destination, et sans repère extérieur, puisqu'il faisait nuit. Grâce à eux, nous avons vécu notre premier contrôle à un barrage de police. Le truc drôle : une fois contrôlés, nos deux amis tibétains sont partis sans nous attendre, nous abandonnant au milieu de nulle part, entourés par des militaires et policiers chinois, mitrailleuses aux bras, pas du tout disposés à nous ramener chez nous. Moment de flottement plutôt cocasse... Finalement nous sommes arrivés à bon port malgré tout... Aujourd'hui, on en rit.

Au bout d'une dizaine de jours, la fin de mon visa approchant, il nous a fallu partir pour faire prolonger ce dernier à Dali. Nous avons dit au revoir à Estelle, mais pas sans emporter bon nombre de conseils pour la suite du voyage et quelques films.

Je vous mets quelques photos, dont deux au sujet d'une réparation de fuite. Au sujet de cette fuite : Estelle n'avait plus d'eau à son branchement. Au bout de plusieurs jours, des villageois ont eu l'intuition géniale : il devait y avoir des pierres bouchant le réseau (pure hérésie pour un spécialiste en adduction d'eau potable tel que moi). Ils entreprirent alors de déterrer la conduite, puis de la scier pour voir l'intérieur. En France, il y a des vannes sur le réseau pour isoler la zone de réparation. Là, il n'y en avait pas... Pas facile de travailler dans ces conditions, même si notre ami chinois aux beaux cheveux (on l'appelait Petrole Hahn entre nous) a eu l'idée d'utiliser une vitre pour protéger la fuite. Finalement, ils ont quand même réussi à réparer et l'eau est revenue chez Estelle !


 C'est réparé !
 
TIBET LIBRE !
 Une boucherie à Shangrila. C'est de la viande de yak (et bon appétit bien sûr)!
JF, le 4 décembre 2012