Après
Xingping, nous sommes partis pour le Yunnan, dernière et longue
étape de notre périple chinois. Le voyage fut long : 30h de
train (2 nuits), une dizaine d'heures de bus au total, 2h dans le 4x4
d'un tibétain qui nous a pris en stop, quelques km à pied et la fin
du trajet en taxi-van. Nous devions nous rendre dans le Nord où nous
avons été accueillis par Estelle. Estelle est une amie d'amis
(merci Régis !) qui retape actuellement une maison
tibétaine. Nous l'avons aidée à bricoler un peu. Cette région du
Yunnan fait partie du Tibet historique, bien qu'elle ne soit pas
intégrée au Tibet administratif. Comme vous le verrez sur les
photos c'est un endroit superbe, qui nous a séduit, comme tout le
reste du Yunnan d'ailleurs.
Estelle
nous a accueillis 10 jours dans un petit village du nom de Baijen (je
ne suis plus sûr de l'orthographe) près d'une petite ville,
Benzilan (ci-dessus en photo). C'est un village vraiment perdu, dans lequel il est assez
peu probable de se rendre à moins d'avoir quelque chose de précis à
y faire. Les conditions de vie chez elle sont simples : il n'y a
qu'un point d'eau à l'extérieur de la maison, pas de chauffage (il
n'y en a nulle part au Yunnan, malgré les basses températures), et
l'électricité dans quelques pièces seulement. On a adoré les
toilettes : une chaise trouée au 3ème étage, au-dessus du tas
de compost du jardin. Malgré tout, nous nous sommes sentis très
bien accueillis chez elle. Les petits plats préparés à base de
produits du jardin et du village y sont pour quelque chose...
Nos
soirées se concluaient, après un bon repas, par de la lecture aux
chandelles (et frontales) ou un petit film sur le portable d'Estelle.
Ci-dessous notre chambre donnant sur la terrasse, et sa stuppa.
Au
programme des travaux : étanchéité de toiture en terrasse,
découpe de paille pour faire des enduits en terre naturelle,
rebouchage de trous avec l'enduit en question, débroussaillage,
calfeutrage, réparation de fuites, etc... Pas de grosses tâches
difficiles nécessitant de l'expérience, puisque ce n'est pas notre
cas et que 2 ouvriers tibétains s'en chargeaient. Juste des petites
tâches laborieuses mais nécessaires, qui, on l'espère, auront
permis à Estelle d'avancer son chantier et d'améliorer son confort.
Bien
sûr nous n'avons pas fait que travailler : il aurait été trop
dommage de ne pas profiter de l'endroit pour se balader un peu. Cette
région borde l'Himalaya et nous avons pu en voir quelques sommets
lors d'une excursion improvisée de 2 jours vers une petite ville au
doux nom de Felaceu (encore une fois, désolé pour l'orthographe
douteuse).
En route nous avons visité un monastère tibétain, du
nom de DongZouLinTseu, un endroit qui invite à la contemplation.
Ci-dessous, des sculptures réalisées en beurre de yak (si si!) par les moines du temple.
A
Felaceu, depuis notre hôtel, nous pouvions admirer des sommets
enneigés, dont le Kawagebo à 6740m. On se rappellera avec émotion
et haut-le-cœurs, le trajet à bord d'un petit camion qui nous avait
pris en stop, pour franchir un col à 4000m, l'habitacle rempli de
fumée de cigarette, de gaz d'échappement et de musique tibétaine.
Le lever du soleil depuis notre lit, dans notre auberge de jeunesse.
Quelques
jours plus tard, lors d'une randonnée dans une vallée proche nous
avons découvert d'autres villages, leurs habitants et leurs animaux
(ânes, buffles, chevaux...). Cerise sur le gâteau, en fin de
journée, nous avons pu reposé nos membres meurtris dans des sources
chaudes, bordant la rivière. Trop bon !
Trop bon !
En revanche, le retour
chez Estelle fut un peu difficile, le genre d'expérience duquel il
vaut mieux penser sur le coup « plus tard,on en rira » :
nous avons d'abord été pris en stop à l'arrière d'un camion
rempli de sciure, assis sur des cartons de bouteilles de bières.
Bien sûr avec le vent, la sciure a fini dans nos cheveux, nos
vêtements et nos yeux. Puis, la nuit approchant, nous sommes montés
à l'arrière d'une voiture de deux géants tibétains en route pour
Lhassa, musique à fond, sans vraiment être sûrs de nous être bien
fait comprendre quant à la destination, et sans repère extérieur,
puisqu'il faisait nuit. Grâce à eux, nous avons vécu notre premier
contrôle à un barrage de police. Le truc drôle : une fois
contrôlés, nos deux amis tibétains sont partis sans nous attendre,
nous abandonnant au milieu de nulle part, entourés par des
militaires et policiers chinois, mitrailleuses aux bras, pas du tout
disposés à nous ramener chez nous. Moment de flottement plutôt
cocasse... Finalement nous sommes arrivés à bon port malgré
tout... Aujourd'hui, on en rit.
Au
bout d'une dizaine de jours, la fin de mon visa approchant, il nous a
fallu partir pour faire prolonger ce dernier à Dali. Nous avons dit
au revoir à Estelle, mais pas sans emporter bon nombre de conseils
pour la suite du voyage et quelques films.
Je
vous mets quelques photos, dont deux au sujet d'une réparation de
fuite. Au sujet de cette fuite : Estelle n'avait plus d'eau à
son branchement. Au bout de plusieurs jours, des villageois ont eu
l'intuition géniale : il devait y avoir des pierres bouchant le
réseau (pure hérésie pour un spécialiste en adduction d'eau
potable tel que moi). Ils entreprirent alors de déterrer la
conduite, puis de la scier pour voir l'intérieur. En France, il y a
des vannes sur le réseau pour isoler la zone de réparation. Là, il
n'y en avait pas... Pas facile de travailler dans ces conditions,
même si notre ami chinois aux beaux cheveux (on l'appelait Petrole
Hahn entre nous) a eu l'idée d'utiliser une vitre pour protéger la
fuite. Finalement, ils ont quand même réussi à réparer et l'eau
est revenue chez Estelle !
C'est réparé !
TIBET LIBRE !
Une boucherie à Shangrila. C'est de la viande de yak (et bon appétit bien sûr)!
JF, le 4 décembre 2012
Bon du coup on arrive pas à vous trouver en cliquant sur vos noms donc :
RépondreSupprimerQuentin : mail : contact@quentinbischoff.com fb : quentin bischbisch
Domitille : mail : domitille.issler@hotmail.fr fb : dom dom
Flickr : http://www.flickr.com/photos/quentinbischoff/sets/72157631842831452/
Votre blog est super, ça donne envie, et vos photos sont vraiment jolies ! Nice to meet you
Domitille & Quentin
Petits, soyez prudents avec l'auto stop ! Mais j'ai pas le coeur à vous gronder parce que les photos sont trop belles...
RépondreSupprimerOui on est prudents, c'est promis, juré, craché !
SupprimerMais au Tibet presque personne n'a de voiture et tout le monde fait de l'auto-stop! Et puis c'est un chouette moyen de rencontrer les gens, sans être dans une relation commerciale ! Mais non on n'en fera pas partout, c'est certain...
il doit faire un peu frisquet dans ces montagne sans chauffage vous allez drôlement vous endurcir et aurez trop chaud peut être dans vos futures étapes.
RépondreSupprimerbientôt en famille à Maurice je crois que françoise et alain sont impatients