jeudi 25 avril 2013

Pérou

Le 25 avril,
depuis Cusco
par Lu, puis... Sandie !
jeux de reflets dans notre chambre d’hôtel rococo de Lima


Juste quelques photos (le reste, il faudra patienter un peu encore ! ) pour vous faire partager le plaisir d'avoir retrouvé notre Sandie adorée !
7 mois sans se voir, ça ne nous été pas arrivé depuis la moyenne section de maternelle...
Alors oui, on a versé une petite larmette en se sautant au coup à l'aéroport!
;-)



Monastère Santo Domingo de Lima

Ma Pépeeeeette!

défilé à l'occasion de l'anniversaire du centre artisanal de Cusco


Aujourd'hui, au grand marcher de San Pedro de Cusco (on a mangé un menu génial pour 1€20 chacun. Et on n'est pas arrivé au bout...)


 Au monastère Santo Domingo (oui, encore) de Cusco (ici, dans la partie inca : le temple de la Lune )



Lu

Trop chouette de partager un bout du voyage de Jeff et Lucie! Et puis c'est un vrai régal pour les yeux avec toutes ces couleurs. Hi hi hiiiiiiii
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Patagonie suite et fin

Il manquait quelques photos : notre article précédent était trop long, certaines ont disparu.
Je ne résiste pas à l'envie de vous les faire partager...

atelier nettoyage puis feutrage de laine

une dernière balade dans le canyon avant de reprendre la route





la Esteparia vue de loin, derrière ses fameux alamos


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jeudi 18 avril 2013

Escale en Patagonie


à la Esteparia, chez hermano Enzo

Depuis San Pedro de Atacama
le 15 avril
(soit 10 jours après)
par Lu puis Jeff

En partant début septembre, peu de choses étaient fixées : on avait beaucoup d'envies, les étapes du billet d'avion et puis c'est tout.
Il y avait tout de même une escale qu'on ne voulait pas rater ni l'un ni l'autre, aussi difficile soit-elle : retrouver Enzo, parti vivre en Argentine depuis 16 mois. Il nous tardait terriblement de voir comment il y vivait, ce qu'il y avait trouvé, comment il avait changé. Et puis de le retrouver aussi !
Et puis, il avait lancé l'invit', et nous on refuse rarement...


L'invitation consistait en un plan dessiné, puis scanné et mis sur son blog avec une photo d'un paysage vu de la route avec la légende « c'est derrière les alamos ». (Alamos, on a découvert bien après que c'étaient des peupliers...) Et un numéro de bus : « dites au chauffeur que vous descendez à la tranquera azul celeste à 10km après Piedra Parada ». (un portail bleu clair en pleine cambrousse, donc...)

On trouvait ça très flou et un peu fou, mais quand le cœur vous en dit...

Enzo était parfaitement injoignable, puisqu'il vit dans une ferme à 50km du village le plus proche et n'a ni électricité, ni réseaux divers et variés.
Nous n'étions pas sûrs qu'il aurait notre mail (l'avertissant quand-même qu'on prenait la route ! ) ; et n'étions pas sûrs non plus qu'il serait encore au même endroit : il a la fâcheuse habitude de changer de lieu plus vite que son ombre... Et puis s'il avait notre mail au dernier moment, c'est qu'il était parti en ville, et ne serait donc pas là quand on arriverait...

Nous voilà donc dans un bus de nuit pour partir de Santiago vers l'Argentine, puis un second pour descendre en Patagonie, un troisième pour s'arrêter à la dernière ville : Esquel. Après il fallait prendre le collectivo (uniquement les jeudis selon son indication, ce qui ne nous facilitait pas la tâche). Le chauffeur avait étonnamment l'air de voir de quel portail bleu il s'agissait. (Tant mieux, nous on ne l'aurait pas vu : il avait déteint depuis longtemps en vieux gris délavé et se fondait parfaitement dans la broussaille)

Le chauffeur roule, roule, et roule encore. On n'a aucune idée de quand ni où il va nous déposer. Puis il finit par s'arrêter sur la route (une immense route de poussière rectiligne sur des km genre Western), en plein désert et nous dit de descendre. Pas de trace de la moindre habitation à la ronde, juste la route, la poussière, la chaleur éblouissante du désert...
« Euh... Et vous repassez quand ? » « Dans 5h »... Nous voilà rassurés... On a 2L d'eau, 2 pommes, on tiendra bien !

Nous prenons donc nos clics et nos clacs (de 20kg chacun, quand-même, les clics et les clacs...), passons la tranquera, marchons un bon quart d'heure jusqu'à...
...une large rivière...
Pas de pont, pas de barque, juste de l'eau. Et toujours aucune habitation visible de l'autre côté... Il nous semblait bien nous rappeler qu'il parlait d'une rivière qu'il avait passé à gué dans son blog, donc on ne se décourage pas encore... On pose notre barda, on change de pompes, tout le monde en petite tenue et allez hop ! On teste le terrain et on trouve un endroit où l'eau n'arrive qu'à mi-cuisse...
On recharge le tout, et c'est beaucoup moins facile avec le courant quand on a 20kg sur le dos... On a largement le temps de penser à l'effet de l'eau sur l'ordinateur, le passeport, les téléphones, etc... Mais personne ne tombe ! On s'envase bien les chaussures mais c'est tout !

Nous voilà donc toujours en pleine steppe, mais de l'autre côté de la rivière...
On a dû bien tourner 30min de plus avant de trouver une maison. On s'approche (on se rhabille aussi...) On ne sait même pas si on doit chercher un hameau, une tente, une yourte ou une cabane. On ne sait pas non plus si Enzo y vit en Hermite ou en communauté !
On voit une fille à la fenêtre, on se rapproche encore...
Et on voit Enzo !!!
Notre grand Enzo, devenu tout barbu !

Il n'avait pas eu nos mails et ne savait pas que nous venions ! Je vous laisse imaginer sa tête...
« Non ! Vous êtes venus tous seuls ?! J'arrive pas à le croire ?! (Merci Enzo...) C'est incroyable, c'est génial », et tout et tout...

Et nous voilà chez notre bon vieux Enzo !
Il était bien là, ses yeux pétillaient toujours autant de malice (encore plus?), il n'en revenait pas (nous non plus ! ), et... Il était accompagné d'une jolie Argentine : Sylvia !



Ensuite le reste est tellement simple et bon, que j'aurais du mal à le raconter...


Nous avons passé une douzaine de jours à partager la ferme et la vie avec eux. La « chacra » (ferme ? Domaine ? Propriété?) faisait plusieurs milliers d'ha, nous ne nous marchions pas sur les pieds !
Nous avons...
ramassé et coupé du bois,
fait du pain au four à bois,
appris l'espagnol argentin (qui remplace tous les « ll » et « y » par ch!!! « cho me chama Camicha y me gusta el amaricho» par ex),
monté quelques murets d'adobe dans le potager,
marché,
ramassé et trié plein de pommes,
lu,
dormi,
disserté sur la purge hépatiques, le néo-hippisme, les respiratoriens, le spiritualisme et les ovnis,
gratté la guitare,
feutré la laine,
chanté au tour du feu,
fait du stop pour partir à la ville au ravitaillement (non les tontons, je vous vois venir : le stop était sans danger ici... Pas de sentier lumineux, que des sympas gauchos un peu bourrus. Et puis, il fallait bien manger !) en re-traversant la rivière en canoë cette fois-ci, sacs _vides puis très très pleins_ sur le dos ,
joué aux cartes,
fait des confitures,
appris à cuisiner végétalien,
rit,
médité devant la beauté du Monde...
Toutes ces petites choses simples de la vie qui font le bonheur !
Mais qui sont si difficilement racontables...
C'était tellement bon !
Juste être ensemble (quand on en avait envie), partager tout et rien, être « ici et maintenant » et puis c'est tout.
Quel bonheur...
On en est encore tout remués de s'être senti si bien, si détendus, isolés au milieu de nulle part, dans ce petit (pas si petit ! ) Paradis.
On aurait quand-même bien aimé pouvoir rassurer les nôtres qui, malgré toutes nos recommandations, devaient commencer à s'inquiéter... (il paraît que certains d'entre vous ont eu un mal fou à les réconforter pendant tout ce temps-là... ). Mais seulement 2 collectivos par semaine ; le weekend de Pâques ; et notre envie de nous éterniser ici, ont fait que nous sommes restés un peu plus que prévu !

Nous avons posé nos valises et nos cœurs ici, comme si nous devions y rester toute une vie ! Et on en avait un paquet de choses à poser, après toute ce périple ! On avait bien besoin de prendre du recul sur tout ça et sur le retour, ça tombait à pic (c'est toujours « le bon moment » décidément ! ).
Lu


Lu oublie de dire qu'on a aussi fait des bonnes petites randonnées, et qu'on a atteint un haut niveau de compétence dans l'allumage de feu de bois.
Après 2 semaines de simplicité, nous sommes repartis vers de nouvelles aventures, avec un peu le bourdon quand même. Il nous a fallu ré-affronter les tourments de la civilisation. Même El Bolson, qui est pourtant une ville fortement influencée par la culture hippie, nous a paru bruyante et trop agitée.
Les expériences de voyage continuent et on verra ce que l'on en fait une fois revenue en France.

JF
Les paysages autour de la Esteparia :







La Chacra est juste à droite, près de la rivière
Notre première fournée de pain

Le four à bois (et Flaky)

Il est pas beau notre pain???
Enzo est visiblement aussi étonné que moi : Jeff coupe du bois à la hache comme s'il avait fait ça toute sa vie... (photo réalisée sans trucaque ;-) )

Sylvia sirote son maté

Petit dej' royal...
Voici le menu :pain frais maison, confitures et muesli maisons aussi, fruits du jardin... Et vue imprenable sur le canyon.
Les animaux de la Esteparia :
Le p'tit tatou qui niche dans le tas de compost


Flaqui le p'tit boulet


Negro

Flaqui qui nous guide dans les canyons (et qui porte la Lune! )

Pato et Patito (ainsi rebaptisé après coin pouët Jr )

Photos en vracs :




Sous-Wwoofing (comme quand on sous-loue, Enzo sous-wwoofe avec nous) dans le potager




Enzo décide de raser sa barbe... On retrouve le parisien...

Lever de (pleine) Lune avant le feu de camp
 Rando à Piedra Parada (parait-il un des plus beux spots d'escalade au Monde, depuis que Petzl a équipé plus de 200 voies dans le canyon...) ça fait très très très envie...
Les grimpeurs noteront la Hight-line en haut du cayon ! (pour y faire une sorte de funambulisme extrême)


y a un joli surplomb et un grimpeur derrière la vache

AU bout du canyon, la fameuse Piedra Parada




Tout le paysage était, il y a 50 ou 60 millions d'année un plancher océanique. Quand a la Piedra, c'était la cheminée de basalte d'un volcan sous-marin. Le cône du volcan a disparu, le plancher est monté, il ne reste que le basalte.